Transcription du clip vidéo La Terre bouleversée
Le paysage forestier du Haut-Saint-Laurent, à la suite de la Conquête britannique du Canada en 1759.
© Gérald Domon
Les sols morainiques, en beige. Les plaines argileuses, en bleu-gris.
Faits de terre et de pierres déposées par les glaciers, les sols morainiques sont recouverts d'érablières à hêtre et à pruche.
Les plaines argileuses, qui drainent mal les eaux, sont plutôt peuplées d'arbustes.
C'est la végétation précoloniale du Haut-Saint-Laurent.
À la fin du 18e siècle, les premiers colons s'établissent en bordure de rivières.
ls récoltent le chêne et le pin blanc, très en demande.
La Grande-Bretagne manque de chêne pour ses chantiers navals; et le pin blanc est requis à Montréal pour la construction résidentielle.
À partir de 1820, les colons transforment le Haut-St-Laurent en région agricole.
Les sols morainiques sont déboisés pour laisser place à l'agriculture.
Dans les bois, les feuillus de toutes tailles sont réunis en pile et brûlés.
En lessivant les cendres, on extrait la potasse, très lucrative.
Dans le dernier quart du 19e siècle, l'arrivée massive des colons métamorphose le Haut-Saint-Laurent en l'une des régions les plus agricoles du Québec.
L'agriculture se développe partout, indépendamment de la composition des sols.
La déforestation est presque complète.
Au milieu du 20e siècle, l'agriculture industrielle se concentre sur les plaines argileuses.
Les sols morainiques, largement délaissés, comportent d'importantes zones en friche.
Vers 1980, l'agriculture s'intensifie sur les plaines argileuses.
Les fermes laitières sont converties en fermes céréalières.
La végétation des sols morainiques, toujours en friche, poursuit sa croissance.
Les arbres réintègrent le paysage.
© Gérald Domon
En rouge, les fermes céréalières.
Au tournant du 21e siècle, l'expansion des fermes céréalières se poursuit sur les plaines argileuses.
Sur les sols morainiques, les jeunes forêts sont victimes de leur succès : elles attirent la construction résidentielle.
© Jacques Brisson
Paysage contemporain du Haut-Saint-Laurent
L'étude de l'histoire des paysages permet d'établir trois conclusions.
Les changements, étroitement associés à la nature du territoire, s'effectuent très inégalement.
Ils sont motivés par la demande socio-économique pour certaines ressources.
Et la technologie disponible détermine la nature des terres défrichées pour l'agriculture.
Afin de trouver des solutions durables à la déforestation, il faudra s'assurer de ne pas oublier ces leçons historiques.
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