Transcription du clip vidéo Des espèces en mouvement
Coloniser les terres du Golfe du Saint-Laurent
© John Shaw, Geological Survey of Canada
La calotte glaciaire recouvre les terres.
Il y a 13 000 ans, la Terre est en pleine période glaciaire. Le Québec est recouvert d'un épais glacier continental, un inlandsis.
Mais l'hiver planétaire tire à sa fin. La planète se réchauffe et les glaciers se retirent peu à peu vers les pôles.
Cependant, le glacier gaspésien bloque toujours une partie du passage vers les terres libérées des glaces plus au nord.
© Jardin botanique de Montréal
Le climat est défavorable.
Mille ans plus tard, les conditions sont toujours défavorables.
Des vents froids soufflent vers Anticosti et la Gaspésie.
Ils maintiennent un climat froid et repoussent les graines des arbres vers le sud.
C'est le domaine de la toundra herbacée.
© Jardin botanique de Montréal
Le climat est encore très froid.
Il y a 10 000 ans, épinettes et aulnes crispés colonisent la Gaspésie.
Mais les eaux de fonte des lacs glaciaires qui s'écoulent vers l'Atlantique par le Saint-Laurent refroidissent à nouveau le climat régional.
Les épinettes régressent vers le sud; seul l'aulne crispé, un arbuste qui tolère le froid, persiste.
L'aulne fait ensuite le saut à Anticosti.
Les sols libérés par le retrait des glaces y sont pauvres et minces.
L'arbuste peut tout de même coloniser ces terres, grâce une symbiose avec des bactéries fixatrices d'azote.
L'aulne profite aussi du fait que les autres arbres sont peu présents.
Les épinettes rejoignent aussi Anticosti.
Mais comme elles sont à la limite nordique de leur zone de croissance, les aulnes dominent encore la végétation.
Il y a 8000 ans, les sapins baumiers ensemencent à leur tour Anticosti.
Les premières forêts, encore très ouvertes, commencent à se former.
Les épinettes, les sapins baumiers et les aulnes crispés se partagent Anticosti, et colonisent même la région de Sept-Îles.
Il y a 6000 ans, Anticosti est recouverte de forêts fermées.
Les aulnes crispés, ces arbustes pionniers qui ont tant besoin de lumière, sont supplantés.
Dans la région de Sept-îles, le sapin, qui pousse dans les sols plus riches, disparaît à son tour.
Les pluies abondantes, qui lessivent les nutriments du milieu, en sont probablement la cause.
En Gaspésie, c'est le contraire qui se produit : les sapins profitent d'un climat favorable pour devenir dominants.
À travers l'histoire, les arbres migrent ainsi, au gré des fluctuations environnementales.
Remarquez comme les aulnes crispés, nos pionniers des premiers jours, profitent de la disparition des épinettes pour se réinstaller en Gaspésie!
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