Musée virtuel du Canada
Jardin botanique de Montréal 
Centre d’étude de la forêt

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Genèse des écosystèmes forestiers québécois contemporains



Les écosystèmes forestiers québécois ont été façonnés par des glaciers, lacs et mers aujourd’hui disparus,
par la succession des climats, par l’importance des feux et par les épidémies de ravageurs.

Dessin de la calotte glaciaire recouvrant le Québec, il y a 12 000 ans

© Au Coeur de l'arbre (JBM-MVC)
Un glacier continental recouvre le Québec

Il y a 12 500 ans, le Québec est recouvert d’un énorme glacier continental, un inlandsis.
Des vents froids soufflent de l'inlandsis vers les terres.
De plus, des eaux glaciales s'écoulent de la mer de Champlain vers l’Atlantique.

Ce climat empêche les arbres de s’établir dans l’est du Québec. Seuls des arbustes sont présents.
La région est une toundra herbacée, semblable aux paysages de régions arctiques ou alpines.


Il y a 10 000 ans, les eaux de fonte de l’inlandsis créent le lac Barlow, au Témiscamingue.
L’été y est clément. Plusieurs arbres profitent de ce microclimat pour s’y installer.
Près du lac Témiscamingue, on peut encore observer de nos jours les vestiges de ce mélange original de plantes.

Au sud du mont Tremblant, en Outaouais et en Moyenne-Mauricie, le climat froid et sec favorise les incendies fréquents.
On y trouve des tremblaies, qui y survivent grâce aux feux qui tiennent la compétition en respect.
Près de mille ans plus tard, elles disparaîtront au profit des épinettes noires.

Il y a 9000 ans, les érablières à bouleau jaune prennent racine dans le sud du Québec.
Mais l’érable à sucre fait au même moment le saut beaucoup plus au nord…
Il profite du retrait des eaux de la mer de Laflamme pour coloniser les terres du lac Saint-Jean.
Des peuplements d’érables à sucre survivent à ce jour dans la région.

À la même époque, les terres directement au sud du glacier sont envahies par les arbres et arbustes.
C’est pratiquement la composition de la forêt boréale actuelle.

Il y a 6000 ans, les glaces ont presque disparu. L’été est un peu plus chaud qu’actuellement.
Il y a plus d’arbres et d’arbustes dans cette ancienne taïga que dans notre taïga moderne.
Peut-être grâce à un sol plus riche en éléments nutritifs ou à des feux moins fréquents...

Dessin présentant en surbrillance la région du sud du Québec où poussait la pruche, il y a 5500 ans

© Au Coeur de l'arbre (JBM-MVC)
Il y a 5550 ans, la pruche était abondante dans le sud du Québec

Il y a 5500 ans, la pruche est abondante à Montréal.

Jusqu’à ce qu’une infestation phénoménale d’un papillon ait raison de toutes les prucheraies de l’est de l’Amérique du Nord.


Il y a 4000 ans, le Québec est finalement libéré des glaces.
À cette époque, l’Abitibi-Témiscamingue est peuplé de thuyas.
L’augmentation graduelle des feux de forêt à travers les ans sonnera toutefois le glas de ces cédrières à sapins.

Ainsi, sous leur forme actuelle, les écosystèmes forestiers québécois ne sont âgés que de quelques milliers d’années.
De vraies jeunesses!



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