Musée virtuel du Canada
Jardin botanique de Montréal 
Centre d’étude de la forêt

Plomberie arborescente

C’est dans l’aubier que se retrouvent les vaisseaux conducteurs qui transportent l’eau et les minéraux des racines jusqu’aux feuilles : le xylème. C’est pourquoi la surface de l’aubier d’un arbre est directement proportionnelle à sa surface foliaire.

L’arbre qui grandit possède de plus en plus de feuilles et doit forcément pomper plus d’eau. Comment respecte-t-il toujours ce rapport aubier/feuilles? Très simplement : en épaississant. Lorsque les couches internes d’aubier, les plus petites, se transforment en duramen (Dans l'arbre vivant, couches internes du bois, ressemblant à l'aubier, sans cellules vivantes.), elles sont remplacées par de nouvelles couches à la surface extérieure de l’aubier, plus grosses. L’arbre bénéficie ainsi de plus de xylème (Ensemble des formations conductrices ligneuses.) pour pomper l’eau vers son feuillage. Pensez aux poupées russes : celle à l’extérieur est forcement plus grosse que celles à l’intérieur.

Photo d'une coupe de tronc d'un chêne rouge d'Amérique (Quercus rubra), avec l'aubier clairement plus pâle que le duramen
Quercus rubra
© Alain Cogliastro

L’aubier et le duramen forment le bois que l’on récolte, qui peut être totalement différent selon les espèces. L’ébène pèse 1100 kg/m3 : dans l’eau, il coule. Le bois le plus léger, le balsa, pèse quant à lui à peine 170 kg/m3, soit près de sept fois moins! Et certains bois sont tellement durs qu’ils ne peuvent être taillés qu’à coups d’outils en tungstène ou en diamant!