Un individu... multiple
Certains arbres qui poussent dans conditions particulièrement rigoureuses ont des bourgeons groupés. Là où on ne retrouverait normalement qu’un bourgeon, il y en a plusieurs. C’est le principe de la redondance : si un bourgeon succombe aux aléas de l’environnement, froid, dessèchement, brouteurs, les autres bourgeons prennent la relève.
Lorsque les bourgeons sont soumis à leur environnement, aux rayons du soleil par exemple, certains d’entre eux peuvent subir des mutations génétiques. L’arbre se débarrasse de la plupart des mutations, nuisibles, mais celles sans gravité, ou bénéfiques, subsistent. Éventuellement, un grand nombre de bourgeons, fleurs et branches sont des mutants. On peut donc imaginer l’arbre comme un Frankenstein végétal, plutôt que comme un individu au matériel génétique unique.
© Jardin botanique de Montréal (Richard Lavertue)
Dans la lutte contre les parasites nuisibles, les mutations de ce genre sont une façon supplémentaire pour l’arbre de diversifier son bagage génétique. Pensez-y... Sur une seule génération d’arbre, insectes et champignons profitent, eux, de centaines, voire de milliers de générations pour tenter de vaincre les défenses des arbres.